Introduction

La publication postume du dernier ouvrage d’Albert Camus, faite à partir d’un carnet manuscrit trouvé dans sa sacoche le 4 janvier 1960, date de sa mort, renouvelle la curiosité et l’interêt vers ce “maître à penser”, dont la cohérence granitique n’a jamais connu de démenti.
Que représente Le premier homme par rapport aux oeuvres précédents? La question est d’autant plus justifiée qu’elle porte sur un auteur, dont les romans suivent un projet évolutif, en étroite corrélation avec les essais philosophiques.
La chute, récit énigmatique et passionnant, paru avant la mort de l’auteur, représentait pour certains critiques une sorte d’ involution et de crise.
Peut être s’agissait-il de voir là le retour aux sources classiques, le dépassement d’une attitude polémique, l’affirmation d’une sagesse, qui tout comprend et pardonne (1).
Dans cette étude je me propose de vérifier si ce roman marque une étape évolutive par rapport aux ouvrages précédents. Je privilegie une approche thématique et stylistique et j’établis une comparaison avec d’autres ouvrages de Camus, notamment La maison mauresque, La mort heureuse, Entre oui et non, Le vent a Djemila, L’envers et l’endroit.

Les thèmes

Jacques, le protagoniste du roman, raconte sa vie.
Dans cette retrospective, qui a pour but la recherche de ses racines et de son moi profond, Jacques comprend que sa vie roue autour de trois images: celle du père absent, celle d’une mère silencieuse, celle de la mer Méditerranee.

Le père

La recherche de ses racines amène Jacques, protagoniste du roman, à Saint Brieuc, où son père a été enterré avec d’ autres jeunes, victimes de la guerre.
A ce moment-là il s’aperçoit que le père est plus jeune que lui, les cendres de cet inconnu sont les restes biologiques d’un jeune homme de vingt-huit ans. Il ne retrouve pas son père, mais il trouve son identité. Il est sans père, sans tradition, sans patrie, il est le premier homme:
[…] ce qu’il avait cherché avidement à savoir à travers les livres et les êtres, il lui semblait maintenant que ce secret avait partie liée avec ce mort, ce père cadet, avec ce qu’il avait été et ce qu’il était devenu et que lui même avait cherché bien loin ce qui était près de lui dans le temps et dans le sang (2).

La mer Méditerranée

En même temps, Jacques, au cours de son examen introspectif, découvre que la mer Méditerranée sépare en lui deux mondes:
“La Méditerranée séparait en moi deux univers, l’un où dans des espaces mesurés les souvenirs et les noms étaient conservés, l’autre où le vent de sable effaçait les traces des hommes sur de grands espaces. Lui avait essaye d’ échapper à l’anonymat, à la vie pauvre, ignorante, obstinée, il n’avait pu vivre au niveau de cette patience aveugle, sans phrases, sans autre projet que l’immédiat.
Il avait couru le monde, créé, édifié, brûlé les êtres, ses jours a vaient été remplis à craquer. Et pourtant il savait maintenant dans le fond de son coeur que Saint Brieuc et ce qu’il représentait ne lui avait jamais rien été, et il songeait aux tombes usées et verdies qu’il venait de quitter, acceptant avec une sorte d’étrange joie que la mort le ramène dans sa vraie patrie et recouvre à son tour, de son immense oubli, le souvenir de l’homme monstrueux et [banal] qui avait grandi, édifié, sans aide et sans secours, dans la pauvreté, sur un rivage heureux et sous la lumière des premiers matins du monde, pour aborder ensuite, seul, sans mémoire et sans foi, le monde des hommes de son temps et son affreuse et exaltante histoire“ (3).
C’est encore une fois la reprise de la mystique de la Méditerranée, chère à l’auteur, qui en avait fait même le sujet d’un poème, inspiré par Paul Valéry, composé au mois d’octobre 1933 (4).
Dès sa jeunesse Albert Camus avait essayé de concilier la culture méditerranéenne et le collectivisme. Le titre “Jeune Méditerranée”, choisi pour la revue qu’il dirigeait quand il était secrétaire général de la Maison de la culture d’Alger, reflète les idéals caressés à cette époque-là. Dans une conférence du 8 février, publiée dans cette revue, il avait affirmé:
Un collectivisme méditerranéen sera différent d’un collectivisme proprement dit. La partie du collectivisme ne se joue pas en Russie: elle se joue dans le bassin Méditerranéen et en Espagne à l’heure qu’il est (5).
Plus tard, dans une lettre à un lecteur, après la publication de L’homme révolté, où il avait opposé l’hellenisme à la pensée allemande, Albert Camus précisera mieux sa pensée:
J’ai écrit textuellement que l’Europe n’avait jamais été que dans cette lutte entre Midi et Minuit. C’est à dire que les civilisations du Nord me paraissent aussi nécessaries que celles du Midi (6).
Dans le dernier chapitre de La mort heureuse Meursault plonge dans la mer “pour que se taise ce qui en lui restait du passé et que naisse le chant profond de son bonheur” (7).
Dans Le premier homme c’est l’homme deçu par les combats, martyrisé par l’incompréhension de ses semblables, qui trouve son refuge contre l’amertume et le désespoir dans ce paysage de lumière. Catherine Camus, la fille de l’auteur, dans une interview accordée en 1995 à Londres, à l’occasion de la publication de l’édition anglaise du livre, confirme notre impression:
I think he wanted to write something to explain how he was different from the age that had been conferred upon him (8).
Ici, la Méditerranée n’est plus lieu géographique, mais la patrie de l’âme; ce n’est ni au nom d’un nationalisme intransigeant, ni contre d’autres nationalismes que Camus exalte son pays. Sa pensée, qui se nourrit d’images, sa morale, qui se manifeste en action responsable, loyale, sont toujours ‘vécues’, mais la Méditerranée, ici, est abstraction pure. Notre pensée va à la Maison mauresque, le premier récit de Camus, à la maison devant le monde dans La mort heureuse, aux tableaux de Richard Maguet, qui lui fit comprendre la campagne de Tipasa. Ce réservoir d’images est le décor constant des oeuvres de Camus, mais ici l’ image perd ses contours nets, elle perd sa fraîcheur et son évidence sensuelle, pour se revêtir d’ une portee symbolique.

La mère

Le protagoniste du roman s’est éloigné de la mer Méditerranée, en quittant sa mère. C’est banal de répéter que les mots “mère” et “mer” cachent le meme sens sous leur omophonie. Mieux qu’ailleurs, dans Le premier homme, le personnage de la mère est dessiné avec une précision scrupuleuse, même dans ses caractéristiques psychologiques.Dans ce “Saga” familier de déracinés, si difficile à recomposer, puisque “La mémoire des pauvres est moins nourrie que celle des riches, elle a moins de repères dans l’ espace, puisqu’ils quittent rarement le lieu où ils vivent, moins de repères aussi dans le temps d’une vie uniforme et grise” (9), le personnage de la mère joue un rôle fondamental, emblématique. Elle est le symbole de la vie, de l’attitude que l’on doit prendre par rapport à la vie, faute de quoi il y a le risque de la dispersion, de la décadence, de la perte de dignité. Catherine Corméry, dont la beauté espagnole domine incontrastée ce suggestif flash-back, incarne tout ce que Jacques veut nier: la résignation, le silence, la vie de routine, l’ignorance. Elle a une idée tres vague de la géographie, elle ne visite pas le tombeau du mari, parce qu’il est trop loin, elle ne suit pas son fils en France, parce qu’il fait trop froid dans ce pays-là.Elle garde une attitude indifférente même face aux événements éclatants: “j’aime pas là-haut” dit-elle à l’occasion du premier voyage dans l’ espace. Ses souvenirs sont confus, au point qu’elle ne peut pas aider son fils dans la recontruction de l’histoire de la famille. Pour elle le temps s’est écoulé dans l’acceptation silencieuse d’une destinée de douleur toujours égale, en dépit des événements de l’histoire (10).
En meme temps, certaines attitudes revèlent la grandeur du personnage. Elle soutient l’action culturelle du fils, elle travaille dur sans se plaindre. Elle accepte tout: la mort de son mari, l’autoritarisme de sa mère, les punitions très dures qu’elle inflige au neveu.
Ce Sisiphe au féminin accepte la douleur.
Polie, tolérante, passive, toujours détachée, elle mène une vie sans espoir et sans rancune. Catherine Cormery est l’emblème de la vie, qui reste pour l’ homme une réalité mystérieuse et insaisissable:
Il la regardait. Tout s’était arrêté comme dans ces séances de cinéma où l’image ayant disparu par suite d’un dérangement, on n’entend plus dans la nuit de la salle que le déroulement mécanique… devant l’écran vide (11).
Catherine est sourde, elle n’entend pas les bruits d’une histoire violente, elle est silencieuse, impénetrable, elle garde son mystère et sa beauté, nourrie de larmes.
N’oublions pas la présence constante du personnage de la mère dans les oeuvres de Camus, qui en avait fait meme un sujet de réflexion dans un bruillon d’ “ Entre oui et non”, le récit qui fait partie du recueil L’envers et l’endroit:
Il semblait qu’entre ces deux êtres [la mère et le fils] existât ce sentiment qui fait toute la profondeur de la mort. Et non plus l’ attirail de tendresse, d’émotion et de passé, qu’on prend trop souvent pour l’amour, mais bien ce qui fait le sens profond de ce sentiment. Un attachement si puissant qu’aucun silence ne le peut entamer (12).
Or, dans le dernir roman, par la création de cette belle image de femme, l’intuition originaire se charge de profondeur: ce silence, ce mystère, cette beauté sont ceux de la vie et de la mort. Par cette acceptation du silence, du mystère, par ce dépassement de la révolte, l’équilibre s’établit. Ce consentement à tout ce que l’auteur et ses personnages avaient voulu nier avant permet maintenant l’acquisition d’une armonie intérieure, qui se concrétise en art dans la création d’une superbe image-symbole.

Le style

Dans la préface à la derniere édition de L’envers et l’ endroit l’ auteur avait affirmé:
“Le jour où l’équilibre s’ établira entre ce que je suis et ce que je dis, ce jour-là, peut-être, et j’ose à peine l’écrire, je pourrai bâtir l’oeuvre dont je rêve […]. Rien ne m’empêche en tout cas de rêver que j’y réussirai, d’imaginer que je mettrai encore au centre de cette oeuvre l’admirable silence d’une mère et l’effort d’un homme pour retrouver une justice et un amour qui équilibre ce silence. Dans le songe de la vie, voici l’homme qui trouve les vérités et qui les perd, sur la terre de la mort, pour revenir à travers les guerres, les cris, la folie de justice et d’amour, la douleur enfin, vers cette patrie tranquille où la mort même est un silence heureux… Oui, rien ne m’empêche de rêver, à l’heure même de l’exil, puisque du moins je sais cela, de science certaine, qu’une oeuvre d’homme n’est rien d’ autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l’art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le coeur une première fois s’ est ouvert (13)”.
Or, dans son dernier ouvrage, l’auteur a enfin atteint son but, en réalisant un ideal d’équilibre souvent caressé dans ses essais.
Négligeons les inexactitudes, les fautes de ce brouillon de roman; nous savons bien à quel travail de ciseau l’auteur aurait soumis son oeuvre, s’il en avait eu le temps.
Ici, le style est équilibre entre nature et art, tel qu’il le rêvait. L’ accord heureusement trouvé avec ses racines familiales, géographiques, ethniques se traduit dans de belles images, s’éternise à travers l’ écriture.
La terre où il est né explique ses désirs, ses aspirations, nourrit des sentiments d’amitié avec le peuple arabe:
“[il] était] abandonné à l’espoir aveugle que cette force obscure qui pendant tant d’années l’avait soulevé au dessus des jours […] lui fournirait aussi, et de la même générosité inlassable qu’elle lui avait donné ses raisons de vivre, des raisons de vieillir et de mourir sans révolte […]
[…] autour de lui ce peuple attirant et inquiétant proche et séparé, qu’on côtoyait au long des journées, et parfois l’amitié naissait ou la camaraderie, et, le soir venu, ils se retiraient pourtant dans leurs maisons inconnues, où l’on ne pénetrait jamais, barricadés, aussi avec leurs femmes qu’on ne voyait jamais.” (14)
Ce flash-back dans le temps et dans l’espace renouvelle le serment de fidelité que l’auteur a prêté, dès sa jeunesse, à la vérité et à l’art. Race et milieu ne sont pas réalités extérieures, catégories mentales, mais symbiose réalisée dans la chair et dans l’ esprit, conquête d’authenticité humaine, d’universalité.
L’ abandon sentimental et émotif qui dans L’Envers et l’endroit s’épanchait dans un lyrisme subjectif, la déception et l’ amertume qui dans La chute inspiraient le délire suggestif de Clamence, se vanifient ici.
Ce roman de la maturité est le fruit d’ une réflexion lucide, qui se nourrit de passion, éclaire l’expérience, dépasse les limites imposés par l’ histoire et la géographie. La condition de ce pélerin de l’esprit inglobe l’humanité entière dans son chemin ininterrompu de la vie à la mort, par la création d’ images sublimes, qui éternisent l’instant et par l’irruption prodigieuse de la beauté.
Dès le début, la description du ciel couvert de nuages, poussés par le vent vers le continent africain, laisse prévoir la portée symbolique de ce roman. Plus que jamais, ici, Alber Camus crée des mythes et avoue ouvertement son amour pour la première femme de sa vie. La dédicace du livre ne permet pas d’ équivoques: ”A toi qui ne liras jamais ce livre”. Par cette sublime déclaration d’amour à sa mère, à la vie, à la mort, à la beauté, qui se traduit en art dans la création d’images, l’ homme et l’écrivain réalisent enfin un équilibre moral et artistique qu’ aucune douleur ne peut entamer. Ce nouvel Adam a, enfin, accepté sans révolte, sa destinée d’homme et sa mission de témoin privilégié de la beauté.

Conclusion

La mort prématurée de l’auteur lui a empêché de compléter son travail, mais la physionomie du roman est si bien dessinée que la présomption d’ un bilan ne paraît pas arbitraire. Les intentions de l’auteur sont évidentes: il veut tracer l’histoire de sa famille et par là son autobiographie, à travers differentes étapes: l’émigration de ses parents, la mort de son père, son enfance algérienne, sa formation culturelle, sa maturité.
Cependant, cette biographie est celle d’un artiste et d’un écrivain, c’est à dire celle d’un homme extrêmemet doué d’intelligence, sensibilité, imagination. Le vagabondage de la mémoire sur le vague flottant des sensations, des impressions et des souvenirs qui se superposent, se traduit en art dans la création d’images symboliques. En plus ce livre fait partie d’un plan dessiné à l’avance, réalise un projet vital: il doit exprimer l’essence profonde de l’auteur. Or son essence profonde Albert Camus la retrouve à travers un lien étroit avec sa mère et la terre où il a vécu son enfance et sa jeunesse.
Ces thèmes constituent une constante au milieu de la production camusienne, mais, jusqu’ici, ils étaient exprimés dans un rapport ambigu de refus/acceptation.
Ici, le consentement est total: et on a la possibilité de suivre le chemin qui part de la négation et arrive à l’ acceptation sous une forme romanesque: le petit Jacques a honte de ses origines, des conditions de sa famille, de la profession de sa mère, qui est une femme de ménage. Au cours de la cérémonie de distribution des prix au lycée, Jacques adolescent ne peut pas s’empêcher d’observer avec gêne le foulard noir à l’espagnole de sa mère. Toutefois, dans la maturité, quand il revient chez lui, il lui dit qu’elle est belle. Il est maintenant en mesure de remarquer que les gris et les noirs s’adaptent parfaitement à la beauté de sa mère, qui continue à jouer son rôle de femme pauvre et simple, même si ses conditions économiques ont changé.
Il comprend que la pauvreté n’est pas seulement une injustice, mais qu’elle peut être aussi un dénouement volontaire, un choix. “Au fond –avait-il dit- il s’agit d’ être simples et humains”.
Par là le chemin est ouvert à l’acceptation du silence de sa mère, digne fille d’une race de femmes fortes, qui font face à la douleur sans se plaindre, au delà des schématismes culturels et idéologiques.
L’acceptation du silence entraîne une attitude virile face à la vie et à la mort, telle qu’il l’avait souhaitée dans ses premiers ouvrages:
“[…] arrivés à la fin d’une vie, les hommes dignes de ce nom doivent retrouver ce tête à tête [avec la mort], renier les quelques idées qui furent les leurs et recouvrer l’innocence et la vérité qui luit dans le regard des hommes antiques en face de leur destin. Ils regardent leur jeunesse, mais c’est en étreignant la mort (15)”
L’acceptation du silence entraîne l’oubli de soi-même, le retour au milieu ancestral, qui nie l’histoire et sa violence, mais qui affirme, en meme temps, la beauté du monde, seule réalité durable.

Notes
(1) A. Chimenti, “Riflessioni su La Chute di A. Camus”, dans Annuario del Liceo Classico L.Ariosto, Reggio Emilia, 1989-90
(2) A. Camus, Le premier homme, Gallimard, Paris, 1994, p.31
(3) Ibid., pp.181-182
(4) A. Grenier, Albert Camus. Soleil et ombre. Une biographie intellectuelle, Gallimard, 1987
(5) A.Grenier, Ibid., p.32
(6) A.Grenier, Ibid., p.207
(7) A.Grenier, Ibid., p.75
(8) R. Wilkinson, Interview to Catherine Camus, [Online],
Disponible dans: http://www.spikemagazine.com/0397camu.htm
(9) A. Camus, Le premier homme, p.79
(10) Cette opposition entre sa mere, fermée dans son milieu clos et l’univers est intentionnelle. Voir Notes et plans dans Le premier homme… cit., p.281 et p.308.
(11) Ibid., p.309
(12) On peut lire cette réflexion dans le brouillon de “Entre oui et non“, le petit recit qui fait partie du recueil L’ Envers et l’ endroit, A.Camus, Essais,Edition de la Pleiade, 1965
(13) A. Camus, Préface, dans A. Camus, Essais, Paris, 1965, pp.5-13
(14) A.Camus, Le premir homme, p.49
(15) A.Camus, “Le vent à Djemila”, dans Noces, Paris, Gallimard, 1959, p.29

Bibliographie
Oeuvres d’Albert Camus
A.Camus, Noces suivi de l’Ete,Paris, Gallimard, 1959
A.Camus, Essais, Paris,1965
A.Camus, Le premier homme, Paris, 1994
Etudes
A.Chimenti, “Riflessioni su La chute di A. Camus”, dans Annuario del Liceo Classico L. Ariosto, Reggio Emilia, a.s. 1989-90
B.V.D’Ajetti, Lecture de Camus, Napoli, 1981
R. De Luppe, Albert Camus, Paris, 1963
R.Grenier, Albert Camus. Soleil et hombre. Une biographie intellectuelle, Paris, 1987
M.Lebesque, Camus, Torino, 1963
R.Wilkinson, Interview with Catherie Camus. Voir:
http://www.spikemagazine.com/0397camu.htm

© Antonia Chimenti, Toronto, 15 gennaio 2006

L’opera può essere utilizzata per ricerche e studi sull’autore, purché venga menzionata nelle note e nel repertorio bibliografico.

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